• Lettre d'Amy à Fan - 9

    Lettre 9 - 09-07-2011 (c)

    Envoyée le 9 Juillet 2011 

     

    Ma chère grande sœur,

     

    Le croiras-tu ? Les parents m’envoient en colo.

    Oui, moi aussi j’ai cru à une blague au début. Mais à voir leurs visages, j’ai vite compris qu’ils étaient très sérieux. Adieu plans de vacances longuement préparés ! Je m’enfuis lundi pour revenir dans trois semaines. Tu me diras « Tu n’as pas le droit de te plaindre » et puis « Tu vas voir, tu vas t’éclater ». Comme tout le monde. Oh, je ne dis pas que je ne suis pas contente ; je dis juste que les parents auraient pu m’en avertir un petit peu plus tôt qu’au cours du repas de midi, dimanche dernier.

    Du coup, Canaille a absolument tenu à reporter tout ce qu’on avait prévu sur le mois à la semaine. Elle s’est libérée de toutes ses obligations et on a passé sept jours scotchées l’une à l’autre. Diverses sorties, du bowling au (pff …) shopping, soirées, musique, glandouille et dodo chez elle, bref tu vois un peu le genre.

    Et puis, elle me l’avait promis : j’ai donc fait la connaissance de Marquant.

    Le portrait qu’elle m’avait fait de lui était somme toute assez étrange : dealer et adorable. Deux mots que l’on associe quand même rarement. Mais qui pour une fois, je l’avoue, résument bien le personnage de Marc-Henri.

    Vendredi aprem’ on s’était donné rendez vous dans un petit café où je n’avais encore jamais mis les pieds. Propre, calme et quasiment vide. Canaille était déjà là, attablée avec un gars, en pleine discussion. Quand je me suis approchée, il m’a désignée. Mon amie m’a fait un sourire et s’est levée pour venir à ma rencontre.

    - Nassie, je te présente Marquant.

    L’armoire à glace s’est levée avec un sourire lumineux. Il faisait une tête de plus que moi et quand il m’a serré la main, j’ai été surprise du contraste qu’offraient nos deux poignes - je ne me savais pas si pâle. On s’est rassis et Canaille a commandé trois bières. Je n’avais toujours rien dit.

    Quand on le voit, on comprend immédiatement que le surnom de « Marquant » qu’on lui attribue convient tout à fait jeune homme. Déjà, Marquant, Marc-Henri, ya pas photo, c’est la même personne. C’est ses frères qui on commencé à l’appeler ainsi. Au début, c’était juste un diminutif qui s’est vite transformé en surnom quand tous leurs potes on commencé à appeler ainsi le petit frère. Mais le bonhomme est si particulier que tu restes forcement marqué par sa rencontre. Un drogué se souvient de son dealer. Et son visage serein déroute. Lui donner un âge ? C’est très difficile. Il en a pourtant bien un : 23 ans, l’âge de Phil. Ensuite, sa taille impressionnante bien sur, mais c’est sa voix qui surprend le plus. Il a une voix douce et chaude, et son rire fait penser à celui d’un enfant qui aurait grandi trop vite. Un rire chantant, mélodieux, qui détend et donne envie de rire à son tour.

    Marquant est un anti stress et un anti dépresseur incroyable.

    Nous avons passé toute notre fin d’après midi là, à discuter. C’est lui qui a fini par nous quitter quand un type bizarre est venu lui souffler ses relents d’alcool à la figure. Marquant lui a gentiment demandé de l’attendre dehors pour avoir le temps de nous dire tranquillement au revoir. Le type n’a pas bronché ; même un ivrogne ne s’attaquerait pas à Marquant.

    Les yeux de Canaille brillaient quand il est partit. Je n’ai rien dit mais je n’en pensais pas moins. Marquant n’a pas vraiment le style Aaron, mais la petite Canaille s’en consolera vite, je la connais.

    Je me sens un peu stupide à te raconter les amourettes de mon amie. En tant que grande sœur, tu me demanderais à coup sur « Et les tiennes ? ». Moi, je n’en sais rien. Les garçons ? Des potes, rien de plus. Je m’en sens coupable, mais il y a juste, peut être, les drôles de yeux d’Aaron qui me font chaud au cœur …

    J’espère que de ton côté tout va bien. Mieux (c’est peut être un terme plus adapté ?). Qu’avec Phil tu vas pouvoir prendre des petites vacances. Et peut-être passer me voir ? Les mots me lassent. Je voudrais te voir, juste te revoir. Manger une glace à la fraise allongée avec toi dans les transats au soleil. Comparer mon bronzage à tes coups de soleil. Rire dans les rues et y faire de grandes batailles d’eau. Somnoler dans l’herbe en t’écoutant parler de ta vie, de tes amis.

    La nostalgie me tient. Et elle m’amène le sourire. Tu vois, tu me fais sourire. Même de loin.

    Je t’embrasse,

     


    Amy

     

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